THAN SWHE s'en va (Mars 2011)
Mercredi 30 Mars 2011
La junte birmane a été dissoute mercredi et ses pouvoirs transférés à un nouveau président, signifiant à terme le retrait du General Than Shwe, et ce, même si les militaires conservent le contrôle des nouvelles institutions.
Thein Sein, le Premier ministre sortant et ex-général, a été intronisé "Président" au cours d'une cérémonie au parlement durant laquelle 30 ministres ont été nommés.
Le général Min Aung Hlaing a assisté à la cérémonie en tant que nouveau commandant-en-chef des armées, poste occupé jusque là par Than Shwe depuis le 23 Avril 1992.
En revanche, le Conseil d'Etat pour la Paix et le Développement (SPDC) a bel et bien disparu, cédant le pouvoir aux nouvelles institutions "civiles" (...)issues de la Constitution de 2008 et des élections législatives de novembre.
Pourtant, cette apparente transformation en régime civil ne convainc pas tout le monde.... Les Birmans ne sont pas dupe d'autant que comme le souligne le site "Irrawaddy", le nouveau patron de l'armée est un "pur et dur" de la junte, agé de 54 ans, l'officier aurait notamment joué un rôle de premier plan dans la lutte contre les groupes armés rebelles dans l'est du pays.
Pour leur part, les Occidentaux ont jusqu'à présent dénoncé une mascarade. Mais certains analystes expliquent qu'au totalitarisme d'un seul homme va succéder un régime autoritaire dont le pouvoir sera réparti entre plusieurs mains, au sein des pouvoirs législatif et exécutif, de l'USDP et de l'armée.
Le nouveau "patron" du pays....
De cet éparpillement, disent-ils, peuvent naître des évolutions potentiellement en rupture avec l'immobilisme de la Birmanie depuis 20 ans.
La transition politique en Birmanie suscitait hier un mélange de scepticisme et "d'espoir prudent", dans un pays habitué à une succession de régimes militaires depuis 50 ans et convaincu encore une fois que les uniformes ont plus changé que les dirigeants eux-mêmes...
Alors que Washington affichait sa « préoccupation » et que l'ONU demandait au nouveau régime de « démontrer » la pureté de ses intentions, les Birmans s'arrachaient les journaux et découvraient un gouvernement dominé par des militaires en retraite, avec une forte présence de l'équipe sortante.
Beaucoup pensent qu'auncun changement notable ne se passera dans le pays et ce n'est pas le changement d'uniforme qui semble apporter de l'espoir !
Le rôle du dictateur sortant demeure des plus flous - Pour sa part la LND de Aung San Suu Kyi (complètement marginalisée depuis qu'elle a boycottée les élections de novembre), a pris acte de la formation du nouveau gouvernement et a exprimé le vœux d'entamer un dialogue - Les analystes assurent qu'au totalitarisme de Than Shwe succédera un régime autoritaire composé de plusieurs personnalités qui se contrôleront mutuellement... de quoi rendre possible une évolution !
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